lundi 2 mars 2015

Sanaa, capitale de tous les dangers yéménites

Le rapt de la Française Isabelle Prime, 30 ans, Chaussures TN enlevée mardi par des inconnus, n'a pas été, pour l'instant, revendiqué.
Ses yeux s'embrument de désespoir quand elle parle de Sanaa, sa ville natale. «C'est un sombre patchwork d'explosions, de coups de feu, de tentatives d'enlèvement… Personne n'est épargné», souffle Sara Ishaq. Voilà un an que la jeune cinéaste yéménite-écossaise a posé ses valises au Caire, relativement plus calme dans ce Moyen-Orient chahuté par la violence. Mais chaque jour, son cœur palpite au rythme de Sanaa, où vit encore l'essentiel de sa famille. Dans ce café cairote, mitoyen de son studio de yoga - son «antidépresseur», dit-elle -, la jeune femme aux boucles brunes extirpe un smartphone de son sac. «Regardez!», lance-t-elle en faisant défiler quelques photos récemment envoyées par son père. Nike Tn On y distingue clairement des impacts de balles sur les murs de la maison familiale, située non loin du palais présidentiel. «Là, c'est la chambre de ma sœur. Et là, celle de mon frère. C'était il y a trois semaines, pendant les violents accrochages entre forces gouvernementales et miliciens houthistes. Les balles ont fait voler en éclats les fenêtres, avant d'enfoncer dans les cloisons. À quelques mètres de là, la mosquée où prie habituellement mon père a été pulvérisée par un obus de mortier», raconte-t-elle.
Depuis que les houthistes - une milice principalement composée de chiites zaïdis - sont entrés à Sanaa en septembre dernier, avant de s'emparer de bâtiments officiels et d'encercler la résidence du président, fin janvier, la capitale sombre chaque jour un peu plus dans la violence. Après la fuite, dimanche, du président Abd Rabbo Mansour Hadi vers Aden, Nike Tn les rebelles chiites ont attaqué, mardi soir, la base des forces spéciales à l'arme lourde.

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